C’était dans ma jeunesse, je devais avoir seize ans. J’étais couchée sur un lit de paille adjacent à la porte principale. Ma mère était partie ce soir là.
Le vent frais caressait mon visage, mais ma fièvre était tellement forte et me faisait tant souffrir qu’il me semblait que ce vent me frappait. J’encaissais, coup après coup, chaque seconde, chaque minute. Et chacune de ces secondes, chacune de ces minutes, je me sentais faiblir.
Je commençai à délirer. On me tapait dessus sans que je ne puisse réagir. Je sentais monter en moi des envies déraisonnables, des envies de carnage, des envies de destruction, des envies liées à la vengeance et à la démence. Je n’étais plus moi-même. La fièvre s’accentuait et je voyais trouble. Je me débattais, cherchant un moyen de sortir de ce lit, mais je ne pouvais pas ! On me faisait des Crocs-en-jambe.
Soudain, j’entendis la porte grincer ! Alors, pris d’un élan de dégénérescence, j’attrapai l’être malheureux et le fis souffrir de toutes les façons qui me vinrent à l’esprit. Mon jugement était troublé par la fièvre, la folie et peut être une force plus obscure. Aussi, je ne me souvins pas de la nature exacte de cette victime.
Au matin, j’aperçus des traces de sang près de la porte. Ma mère n’était pas là. Pendant quelques minutes, je sentis les remords me dévorer, m’engloutir. Ces minutes paraissaient être des heures et ces heures furent les pires de ma vie.
Ma mère entra brusquement dans la maison, une carcasse d’un pingouin à roulettes à la main.