5h35 - Auberge
Le patron me sert un déjeuné insipide ... une vraie horreur. Mes légumes baignent dans un jus laiteux ... nuage de graisse baignant les cîmes de lards. Mon assiette ressemble à ce que je vois au travers des carreux de l'Auberge. Un oeil sur ma montre, je suis en retard, il faut que je parte.
En passant la porte au pallier crasseux, l'humidité me saisie les membres. Je n'aime pas cette province, je n'aime pas ce temps. La journée s'annonce mauvaise. Parfois je me surprend à envié les secrétaires et autres employés de bureau encore au chaud dans leur plumard. J'atteind la voiture, la démarre et son ronronnement sourd me rassure. C'est une belle bagnole, j'en suis content, elle m'a sauvé la mise plus d'une fois. Et puis traversé les pleines le pied rivé sur le champignon, moteur rugissant comme un diable venu des enfers, ça à de quoi défriser les moustaches d'Elmer en personne. "Liberté" proclamme le révolutionnaire, moi les idées ça m'à toujours emmerdé, et c'est ça ma liberté !
7h15 - Rue
En entrant dans la ville, je remarque immédiatement les planqués qui stationne en face du bar. Aujourd'hui j'ai besoin de matériel, je m'arréte à la station service du coin, refait le plein ; le pompiste me demande si je suis de passage, je lui répond avec un sourire en coin que c'est pas ses oignons, mais que je suis pressé et que j'ai rendez-vous ... loin ! Il lorgne la voiture, me jette un "belle caisse", je fais semblant de ne pas l'avoir entendu et lui paye le plein. Je fais un détour pour repartir et je tombe sur une bijouterie. J'ai toujours aimé les bijouteries. Allez savoir pourquoi, peut-être pour le symbole du luxe qu'elles colportent. Finalement cette journée ne sera peut-être pas si mauvaise.
Evidemment, elle m'a plu au premier coup d'oeil. Un coup comme ça, on le sent sur la peau, ça donne des frissons de plaisir ! Je me gare à l'arrière du batiment, le coin est désert.
Je sorts "la belle", qui est rangé sous le siège, je laisse tout le reste, je sais que je n'en aurai pas besoin. La porte ne résiste pas, un "crrraaack" me fait vibrer les mains, les bras et me procure une joie obcène. Le batiment est en construction, l'alarme à l'air HS ... tout est là, je n'ai plus qu'a me servir. Je prend tout ce qui rentre dans la voiture, et laisse le reste. Je dois faire vite, si le taulier se réveille, il va rameuter la flicaille.
Je ne fais pas vieux os, et reprend ma route, la journée n'est pas finie, j'ai tout un tas de saletés à revendre.
10h23 - loin ...
J'entre dans le bar, et retrouve des têtes connues. On boit quelques verres d'un alcool fort et leur proposent le matériel que j'ai dans la voiture. L'un d'eux à un chantier en cours ... ça tombe bien, on marchande, on boit, on marchande et l'argent change de main. J'en profite pour demander quelques infos, surtout à ceux qui voyagent. Demain est encore loin ...